Food-tech : de quelle technologie s’agit-il vraiment ?
Nous vous expliquons tout sur la food-tech, ce qu’elle signifie, son impact sur l’industrie alimentaire et pourquoi est-elle si importante.
Le contexte de la foodtech
Les nouvelles technologies façonnent le monde d’aujourd’hui. Elles obligent ainsi les industries à revoir leur mode de fonctionnement. Les règles du jeu ont changé ! pour être concurrentiel, il faudra se mettre à la page.
A l’heure où la majorité des secteurs ont compris la nécessité du big data et autres systèmes technologiques, l’industrie alimentaire, quant à elle, se demande toujours comment appliquer à ses activités ces outils 2.0.
Nul doute, le secteur agroalimentaire doit relever ce défi ; la food-tech montre-t-elle la voie ?
Qu’est-ce que la food-tech ?
Une combinaison des mots « alimentation et technologie », la food-tech implique ainsi l’utilisation de la technologie pour améliorer la production alimentaire, leurs chaînes d’approvisionnement, mais surtout leurs canaux de distribution.
De façon générale, ce sont les startups du secteur agroalimentaire qui initient ces projets de développement. Voulant entrer dans l’ère de l’innovation, ces entreprises n’hésitent pas à investir massivement dans la recherche de solutions créatives et technologiques.
De telles manières, qu’aujourd’hui elles sont nombreuses à proposer des outils qui permettent de faire face aux défis du monde contemporain tels que la digitalisation de la société, le manque de ressources naturelles, le gaspillage alimentaire, l’impact de l’environnement sur la production alimentaire, etc.
En France, l’activité est plutôt récente, mais fait aujourd’hui partie du vocabulaire des professionnels de la restauration. Certains l’évoquent même comme tout simplement « l’ubérisation de l’industrie alimentaire ».
Classification des entreprises food-tech
Selon l’institut de recherche, DigitalFoodLab, on peut classer ce secteur agroalimentaire en 06 grandes classes bien distinctes :
• L’AgTech
• La food science
• Le food service
• La livraison
• L’utilisation des données
• Le recours aux nouveaux médias
l’AgTech, l’agriculture connectée
L’AgTech fait référence aux outils technologiques, spécialement les appareils connectés types application ou logiciel, utilisés dans le domaine de l’agriculture.
Ces outils permettent aux agriculteurs d’accéder plus efficacement, mais surtout plus rapidement aux opportunités qui se trouvent sur le marché agricole. En effet, grâce à des applications AgTech par exemple les agriculteurs seront directement en contact avec les acheteurs sans l’intervention d’intermédiaire.
La food science et les produits transformés
Pour faire simple, la Food Science regroupe les études et les principes scientifiques qui permettent de créer des produits alimentaires transformés. Cette production est mise en place de techniques qui permet d’assurer une continuité d’approvisionnement dans la chaîne alimentaire.
Par exemple, la food science a permis aux consommateurs d’avoir :
• Les aliments surgelés ;
• Les boîtes de conserves ;
• Les plats préparés ;
• Etc.
La restauration et le food service
En ce qui concerne, le food service, il s’agit des solutions proposées par les établissements de restaurations pour permettre aux consommateurs d’accéder à leurs offres. Les sites de réservation ou encore les coupons de réduction par exemple font partie de cette catégorie. Pour des raisons de commodité, la restauration à domicile se trouve également dans la famille du food service.
La livraison à l’ère de la technologie
Au fur et à mesure que le monde devient de plus en plus connecté, les offres de livraisons à domicile non seulement se sont vulgarisées mais se sont également diversifiées. Les consommateurs ont désormais l’opportunité de commander, au-delà des services de livraison traditionnels, des kits de repas personnalisés (diététiques, sans gluten, produits bio provenant d’un producteur local, etc.)
Un accompagnement alimentaire grâce au big data
Les services de coaching individuel sont les fruits d’études menées pour connaître les habitudes alimentaires des consommateurs. En s’appuyant sur les données récoltées en ligne, des startups de food-tech sont capables d’identifier les aliments qui seront mieux acceptés par un groupe d’individus.
Promotion alimentaire sur les nouveaux médias
D’une façon plus passive, la promotion alimentaire qui se fait sur les réseaux sociaux participe au développement de la food-tech. On parle notamment des tutos de cuisine sur les différents réseaux sociaux, les vlogs ou encore les émissions culinaires.
La food-tech au niveau mondial
C’est dans le pays de l’oncle Sam que la food-tech a vu le jour. Aux Etats-Unis, les startups de food-tech représentent une part importante de l’industrie agroalimentaire américaine. Le booming de ce secteur d’activité a d’ailleurs conduit Bill Gates, le fondateur du groupe Microsoft, à y faire un investissement. A l’heure actuelle, le laboratoire de burger végétal – Beyond Meat, dans lequel il a investi est côté en bourse.
Depuis quelques années, le marché de la food-tech connaît une émergence exponentielle sur le vieux continent. De plus en plus de jeunes entreprises agroalimentaires cherchent toutes à avoir une part de cette nouvelle mode de consommation. Toutefois, la France reste un modèle en Europe.
Deliveroo, la livraison à l’anglaise
Fondée en 2013 à Londres par Will Shu et Greg Orlowski, Deliveroo est la référence pour se faire livrer à manger en un rien de temps. L’algorithme de l’application, nommé Frank, est basé sur une technologie prédictive qui détecte la localisation des restaurants, des livreurs et des clients.
A ce jour, Deliveroo opère dans plus de 200 villes dans le monde. L’application est disponible au Royaume-Uni, en France, en Espagne, en Australie, à Singapore ainsi que dans quelques pays du Golfe.
Agrivi, un logiciel croate
Fondée dans les années 2013 par Matija Zulj, Agrivi commercialise des logiciels qui aident les agriculteurs à créer une salle de contrôle digitale pour surveiller leur exploitation agricole.
Ces outils vont, entre autres, permettre aux agriculteurs d’avoir un aperçu en temps réel de l’état d’avancement de leurs cultures, avec des fonctionnalités telles que des alertes en cas de mauvais temps et d’éventuelles maladies, etc. l’application est aujourd’hui utilisée dans plus de 150 pays.
La food-tech en France
La France a toujours été l’un des pays à l’initiative de la technologie alimentaire. Si on cite quelques exemples, en 1864, grâce à la découverte des germes, Louis Pasteur a développé la pasteurisation. Un peu plus tôt en 1806, Nicolas Appert invente les boites de conserve.
Selon Digitalfoodlab, les startups françaises ont investi plus de 227 millions d’euros dans le secteur de la food-tech en 2018. La croissance de ces investissements a conduit qu’aujourd’hui la France est désormais le leader de la food-tech en Europe. Si elle est connue pour être la ville de l’amour, Paris est devenu la capitale des entreprises food-tech européennes.
La ruche qui dit oui, la food tech qui a montré la voie
Créé en 2011 à Toulouse, La ruche qui dit oui opère aujourd’hui dans toute la France, en Belgique, au Royaume-Uni, en Espagne et en Allemagne.
À l’époque où le secteur agroalimentaire était industrialisé, cette startup a su séduire les consommateurs français à la recherche de produits locaux.
En effet, la plateforme de la startup permet de commander des aliments et des boissons directement chez les agriculteurs et producteurs inscrits sur le site. Chaque semaine, les acheteurs et les agriculteurs se retrouvent pour la livraison des produits commandés.
Kitchen Trotter et les produits en box
Kitchen Trotter permet aux consommateurs de recevoir une box de produits personnalisés à domicile. Pour recevoir les produits alimentaires, les consommateurs doivent toutefois s’abonner sur la plateforme de l’entreprise.
Lancée en 2012 à Paris par deux amies, la plateforme permet à tous ses utilisateurs de découvrir de nouvelles saveurs culinaires venues d’ailleurs. En effet, pour sélectionner les produits, distribués de façon mensuelle, Kitchen Trotter se base sur les interactions qu’ils peuvent avoir avec d’autres produits internationaux susceptibles d’améliorer le goût final des plats.
Le réseau social Eatwith
La startup Eatwith (anciennement Vizeat) a été lancée en 2014 à Paris au moyen d’application de réservation permettant aux amoureux de la cuisine en voyage en France d’avoir des interactions avec les locaux. Depuis lors, elle est devenue une plateforme mondiale de partage de repas dans 130 pays.
Via l’application, les utilisateurs ont la possibilité de réserver une variété d’expériences culinaires, y compris un repas chez l’habitant, une visite interactive du marché, un cours de cuisine ou un repas gastronomique élaboré par un chef étoilé.
Naïo technologie, le robot des agriculteurs
Fondée en 2011, Naïo Technologies construit des robots pour aider les agriculteurs dans leurs tâches quotidiennes. Elle commercialise notamment un robot de désherbage, un robot pour la vigne et un robot pour les légumes.
Naïo technologie cherche en effet à concevoir des robots capables d’augmenter la productivité des agriculteurs tout en respectant l’environnement.
Au mois de janvier 2020, la compagnie a levé un financement de 14 millions d’euros pour fabriquer des robots destinés à la production de masse.
Agricool, la ferme verticale pour les citadins
Fondée par Guillaume Fourdinier et Gonzague Gru, Agricool cultive des fruits et légumes dans des petites fermes localisées en ville. Il s’agit de fermes verticales construites à partir de conteneurs maritimes et conçues pour réduire la distance parcourue par les aliments pour parvenir dans l’assiette des citadins.